Les étapes du deuil

 

 

 

 

Quand nous perdons un être cher, nous vivons un choc terrible. Une partie de nous meurt avec lui.

La séparation définitive avec un être aimé est une épreuve bouleversante. Ces différentes étapes qui jalonnent le deuil sont des réactions normales dont la durée varie selon le vécu des personnes et ne sont pas forcément pathologiques. Elles peuvent le devenir si une personne reste figée dans une de ces étapes.

La tristesse d’une séparation n’est pas à confondre avec une dépression, c’est une réaction normale. Après cet événement, il faut un certain temps pour traverser des étapes qui nous permettent de renaître à la vie.

 

Les  différentes étapes du deuil

 

Les étapes du deuil sont incontournables. Chacun y passe plus ou moins rapidement. Le deuil peut durer un à deux ans, mais parfois de nombreuses années. Tout dépend des circonstances, de notre histoire à chacun, de notre capacité à réagir... Le processus du deuil passe donc par plusieurs étapes.

 

Etape 1 :Le choc du deuil

 

Le monde s’est arrêté de tourner, le temps n’existe plus... Il y a une perte de contact avec la réalité. Les personnes se sentent dans un état second, en état de choc. C’est la sidération, on ne peut croire à ce qui vient de se passer.

Le moment du choc est une période de changement très profond. Il y a un avant et un après le deuil. Après, plus rien ne sera jamais comme avant. C’est le moment source du traumatisme. On se rappellera ensuite souvent tous les détails de ce moment, l’heure de la journée, la musique que l’on écoutait, les mots exacts qui nous ont appris la nouvelle du deuil... Tout cela restera gravé par l’émotion extrême qui nous tombe dessus à cet instant.

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Etape 2:Le déni du deuil

 

« Ce n’est pas vrai » ; « Ce n’est pas possible ». Le choc de l’annonce est si terrible qu’il nous est sur le moment impossible de l’accepter..

Ce refus de la réalité est un mécanisme de défense qui nous permet de tenir le coup, de rester debout. Cette réaction est normale quand elle ne dure pas. Être confronté à la réalité de la mort, au corps de la personne décédée, peut être important pour passer ce cap.C'est réaliser que la personne que l'on aime n'est plus. C’est un moment qui compte beaucoup pour les proches aussi.

 

Etape 3 – La colère et le marchandage 

 

C’est la confrontation avec les faits qui va engendrer une attitude de révolte, tournée vers soi et vers les autres. c'est aussi une phase de marchandage qui peut prendre une tournure "magico-religieuse". On promet à une "entitée invisible" de ne plus faire telle ou telle chose si la situation originelle pouvait revenir. Les intensités peuvent être variables, selon la maturité affective de la personne. La pensée de la personne s’alimente de fortes contradictions. Elle peut s’emporter  par ou s’enfermer dans le plus grand mutisme. Des pulsions de vengeance peuvent ainsi la pousser à avoir des comportements qu'elle ne comprend pas elle-même. En fait, la personne est confrontée à l'impossibilité d'un retour à la situation première. Elle doit faire le deuil, et passe par de nombreuses émotions : reproches, remords,  ressentiments, dégoûts, de la répulsion, séduction ou agression.
   

Pourquoi lui ? Pourquoi moi ? Qu'ai-je fait? Devant l’impossibilité de répondre à ces questions, la colère monte. Ce n’est pas juste. Comme il est impossible encore d’accepter le deuil, la colère survient, comme pour se battre, se défendre. La colère peut être tournée vers soi,vers l’entourage ou l’équipe soignante...ainsi qu'envers la religion,envers Dieu.

Mais aussi vers la personne décédée (Pourquoi m’a-t-elle fait ça ? Pourquoi est-il parti ?)

 C’est un processus naturel et éprouver du ressentiment envers la personne que l’on a perdue n’est pas un signe de manque de cœur. Au contraire, c’est un signe de réactivité exacerbée.

 

Etape 4 :L’abattement, la tristesse du deuil

 

Les réactions affectives, exacerbées à la phase de colère, évoluent vers l’anesthésie affective. Elle permet de supporter la douleur. Le choc est passé, on n’est plus dans le déni, la colère s’en est allée, reste la tristesse très profonde. On peut alors pleurer, faire des rêves qui parlent de l’absence. La souffrance est liée à la conscience réelle de la perte que l’on a subie. 

 

Cette période se produit parfois assez longtemps après le deuil lui-même, parfois quelques années si l’on est longtemps resté aux stades précédents. Les rites sont alors souvent d’un grand soutien pour continuer à avancer.
Ce stade peut aller jusqu’à la vraie dépression, avec parfois un désir de mourir pour rejoindre la personne que l’on a perdue.

 

Etape 5: Acceptation et reconstruction

Le retour progressif à un état émotionnel normal, l’acceptation

 

Progressivement, l’humeur se régularise. La personne en deuil retrouve par moment son goût de vivre. Elle peut, petit à petit, penser à la personne disparue, avec tristesse mais avec de moins en moins de douleur insupportable. Et puis, elle est capable de recul pour penser à la fois aux qualités et aux défauts de la personne décédée.

 

La reconstruction après le deuil

 

 l’acceptation seule ne suffit pas. Il faut reconstruire progressivement. La personne en deuil prend conscience qu'elle est en train de se réorganiser pour répondre aux obligations liées à toute vie en société. Se reconstruire amène à mieux se connaître, à découvrir ses ressources personnelles et à prendre conscience de son existence. Cette démarche développe la confiance en soi-même. Le sentiment de vulnérabilité fait place à une nouvelle énergie et, pour le croyant, une plus grande confiance en Dieu.

 

Après le choc de la confrontation à la mort, la perte de l’être cher, le monde ne sera plus jamais le même. À cette étape, la nouvelle vie se reconstruit. C’est plus qu’une acceptation du deuil, c’est un nouvel élan qui construit la vie qui vient. Nouveaux projets, nouvelles ressources sont mis à jour...

 



06/03/2011
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